Ils sont nombreux, les enfants issus de viol. Nombreux également sont les
organisations de programmes qui encadrent des femmes victimes de violence
sexuelle, mais qu’en est-il du sort de ces enfants nés du viol et comment
sont-ils traités dans la communauté. Découvrez la réponse dans cet
article.
«Il est difficile de vivre tout en sachant que, je ne connaitrais jamais
mon père», témoigne tristement dans la rue de Goma, Eric (nom d’emprunt), un
jeune garçon de 12ans. Cet enfant issu du viol, poursuit que c’est tout le
monde dans mon quartier qui me traite de fruit de malheur: «certains vont mêmes
loin en disant que je suis la source de la pauvreté dans ma famille». Pour sa
mère, rencontrée à l’hôpital Heal Africa, après qu’elle nous a narré les
circonstances dans lesquelles, elle a été violée et comment elle vit avec son
enfant: « il est préférable d’élever un orphelin don le père était mort que
d’avoir en soi un enfant issu du viol…Mon cauchemar de viol me poursuit partout
dans la vie et a occasionné mon rejet au sein même de ma famille», s’indigne-t-elle.
Cette femme, la vingtaine, a été violée un jour très tôt matin dans son
village lorsqu’elle se rendait à l’école à l’âge de 16 ans. Enceinte, elle a
mis au monde deux jumeaux prématurés qui, après neuf mois de naissance, l’un a
perdu la vie. Elle continue à suivre les soins de santé sa maladie est devenue
chroniques. Après quatre ans de son viol, son fils continue d’être traité de
tous les maux par ses amis. Et cela pousse cet innocent à me poser des questions
à propos de l’existence de son père.
Situation difficile pour ces enfants…
Pour sa part, Carine k traverse la même situation. Mariée et mère de
trois enfants avec un autre mari, son seul enfant issu de viol, est victime
d’une discrimination dans le foyer: «j’ai
de douleur interminable. Malgré que mon mari m’aime, il lui arrive souvent
d’acheter des cadeaux à tous les enfants, exclu mon pauvre garçon qui ne cesse
de me poser des questions sur sa difficile situation» déclare-t-elle.
Certes, il y a des programmes d’accompagnement et de prise en charge
psycho- sociale et juridique des femmes victimes de viol aussi bien au niveau national
que provincial, mais jusque-là rien de concret n’est fait par les décideurs. « En ce qui concerne les enfants issus de
viol, nous reconnaissons que jusqu'à présent, il n’y a pas de programme/financement
tangible, alors que nous devons faire quelque chose pour éviter l’humiliation à
ces enfants», reconnait Emile Muderwa, le chargé de la protection de
l’enfance à la Division provinciale du genre. Présentement, ces enfants issus
de viol constituent une grande partie de la jeunesse de Goma, âgés de 15 à 20
ans. «Si l’Etat ne prend pas des mesures pour leur encadrement, ils risquent de
se débrouiller par n’importe quel moyen, souvent illicite comme le vol», constante
Maitre Jean Paul Lumbulumbu, l’un des candidats à la députation provinciale qui
a inscrit sur son projet de société, le droits à toute victime de viol: « nous nous inscrivons dans le rétablissement
de droits aux victimes de viol et violences sexuelles, y compris autres formes
de discriminations sociales et violences de droit de l’homme»,
déclare-t-il.
Aujourd’hui, plusieurs de ces enfants se retrouvent dans la rue et recouvrent
les noms choquants à l’instar de Mike ou maibobo, faseur (NDLR: celui qui dort
à l’extérieur), nominations qui indique souvent que ces petits sont les enfants
en conflit avec la loi, selon Bienvenu Mayemba, un activiste de droits humains
du Centre international pour droits humains et développement (CFIDHD).
Cependant, il faut signaler que certaines organisations non gouvernementales
arrivent tant soit peu à apporter l’assistance à ces enfants. C’est le cas de
la Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelle. Justine Masika
est la présidente à cette organisation: «nous les aidons en les scolarisant car
les études constituent l’unique héritage consistant qu’on peut laisser à ces
enfants…», fait-elle savoir.
un enfant issu du viol/photo Heal Africa |
Norbert
Mwindulwa
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