Pour
combattre la stigmatisation dont font face les personnes vivant avec VIH/Sida,
UCOP Plus, une organisation locale de Goma, encadre les PVV mais surtout
organise des descentes sur terrain pour combattre les maux que la société cause
aux PVV. Pour les juristes, la stigmatisation est punissable par la loi.
La stigmatisation et la victimisation
de malades de Sida sont belle et bien une réalité dans la
société Gomatracienne où les uns parmi les Sidéens ont déjà perdu leur
travail et d’autres ont été rejetés par la communauté. Mais par l’ignorance,
les gens pensent que des contacts physiques avec ses derniers peuvent entrainer
leur contamination. Il y a deux mois en date de ce jour, un employé d’un
hôtel de la place s’est vu son contrat résilié par son employeur car tout
simplement le résultat de son test exigé par son patron était
positif. Un autre cas est celui d’une femme qui a été abandonnée par sa famille
pendant quelques années pour avoir contracté le virus de VIH/Sida.
Malheureusement cette victime est décédée après un moment après plusieurs
années de souffrance, sans aucun soutien de ses proches.
Nous avions rencontré une autre femme
qui a requis l’anonymat, qui déclare avoir vécu l’enfer pendant plusieurs
mois après le décès de son mari abattu par le VIH/Sida. Selon cette femme, elle
et ses enfants étaient devenus sujets de moquerie au quartier : «des voisins se moquent de nous depuis qu’ils
ont découvert que mon époux était mort du Sida, même mon petit commerce
ne marche plus… C’est comme si je n’ai plus le droit de vivre », regrette-t-elle.
Ucop combat la discrimination
Dans le souci de venir en aide aux
personnes atteintes du Sida, longtemps victimes, la plate-forme Union
congolaise des organisations des personnes vivant avec le VIH, UCOP PLUS
en sigle, a dans son programme, un projet de lutte contre la stigmatisation et
discrimination des malades du Sida. «Ce
programme a été monté après les enquêtes sur la stigmatisation. Et les experts
de l’UCOP PLUS en partenariat avec l’ONG Save the Children, avec l’appui de
Positif action basé à Londres, pour combattre les indifférences sont victimes
les sidéens dans des écoles, des centres de santé et les lieux de travail»,
fait savoir Abdallah Mwarabu, administrateur et logisticien de l’UCOP
PLUS au Nord Kivu.
Pour y parvenir, UCOP PLUS à tout
d’abord formé des une équipe d’éducateurs et un financement en faveur de
ces victimes.
… acte punissable par la loi
«Le chiffre pour l’an en cours est alarmant, plus de 145
cas ont été enregistré dans le premier semestre cette année dans un
petit rayon d’action qui a constitué notre espace d’enquête: ce phénomène de
stigmatisation est malheureusement concentré en famille, alors que c’est
le lieu où la protection doit être
prioritaire pour le malade, auprès de ses proches», déclare Jean Batiste Alias, secrétaire de cet
observatoire.
Que dit la loi à ce sujet, madame Alice
Kibangala, substitue de procureur de la République au Parquet de grande
instance de Goma précise que la loi
portant protection des personne vivant avec le Sida et personnes affectées, dans
son article 3, indique qu’un acte de stigmatisation est tout comportement
posé délibérément pour discréditer ou rendre ridicule une personne vivant avec
le VIH/Sida, ses partenaires sexuels, ses enfants. Elle poursuit, «partant de cette définition, cet acte est
punissable devant la loi congolaise mais sa pénalisation n’est pas
déterminée dans le code pénal. Il reste donc aux opérateurs judiciaire de se
saisir du dossier et d’appliquer la peine du Droit congolais y afférent,
si le fait est avéré».
Enfin, l’Union congolaise des
organisations des personnes vivant avec les VIH/Sida indique que c’est
l’ignorance qui fait que ces victimes soient stigmatisées par la société. Toutefois,
ils promettent de faire mieux pour améliorer leur volet sensibilisation au sein
de leur structure pour atteindre ses objectifs, surtout celui de mettre fin à
la stigmatisation à l’égard des PVV.
Norbert Mwindulwa
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