lundi 18 juillet 2016


La fraude  minière en grade échelle. C’est un problème  qui a des liens avec l’insécurité quasi permanente dans la province. C’est un facteur qui amplifie la pauvrette dans la communauté. Ce phénomène est toujours analysé par les responsables de la justice à Goma lors des audiences.

 

D’après les statistiques révélées par le procureur général, plusieurs tonnes de minerais sont vendues frauduleusement vers les pays voisins de la RD Congo avec plusieurs conséquences : la baisse vertigineuse de recette dans le trésor public  et la population dans la zone d’exploitation demeure pauvre. Idumbo  Meli meli est le procureur général : «la population ne bénéficie plus de la richesse minière pourtant la province en est riche et la caisse de l’état en paie lourdement», déclare-t-il. Il poursuit que le problème de la fraude minière est l’un des facteurs  qui accentue la pauvreté  au Nord Kivu où  d’énormes quantités de minerais  sortent frauduleusement…

Depuis le début de cette année,  la justice congolaise de Goma  a saisie autant de Kg  d’or, de cassitérites, de coltans…  Ces minerais sont consignés  a la Banque centrale  du Congo, informe le rapport du procureur général Idumbo. Cette information est confirmée par une source proche de l’Agence nationale de renseignement (ANR) qui soulève que ces matières premières sont appréhendées à la frontière de Goma-Rwanda et celle de Kasindi-Ouganda.

 

Pauvres assis sur l’or

Des conséquences  graves sont attribuées à cette fraude. Il y en a plusieurs. Prenons le cas de la persistance de l’insécurité dans la région. Dunia Ruyenzi, le bâtonnier qualifie cette insécurité à une arme de guerre… « Il faut que le parquet puisse réaffirmer la répression en sanctionnant les fraudeurs »,  insiste-t-il. La fraude minière est l’un des engins de guerre, comme plusieurs observateurs  indépendants l’ont fait savoir, Prince Kiyangi  de BEDEWA réaffirme aussi : « nous vivons un paradoxe chez nous, la zone est très riche mais la population demeure pauvre. Et si la guerre persiste dans ce coin c’est à cause de ces minerais enviés par tout le monde ».

Pour Feler Lutahishirwa, vice-gouverneur présent dans cette rentrée judiciaire, il y a de limite dans le secteur de mine qui nécessite un comportement patriotique : « le gouvernement doit s’impliquer pour une bonne traçabilité », rassure-t-il. Dufina Tabu, activiste de droits de l’homme reste sceptique quant à la promesse de l’adjoint du gouverneur. Il  dit que la fraude minière s’est déjà institutionnalisée : «ce caractère s’explique par une routine de services de l’état sensés de mettre l’ordre dans les différents postes frontaliers, mais qui se laissent corrompre  malheureusement. J’ai dénoncé plusieurs fois la fraude à la frontière Congolo-rwandaise, mais sans succès ! Au contraire, ils me musèlent», dénonce-t-il.

Certes le procureur général reste  optimiste : «nous devons faire respecter la loi et combattre l’impunité dans le secteur minier », promet-il.

                                                                                              Norbert Mwindulwa

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