La
fraude minière en grade échelle. C’est
un problème qui a des liens avec l’insécurité
quasi permanente dans la province. C’est un facteur qui amplifie la pauvrette dans
la communauté. Ce phénomène est toujours analysé par les responsables de la
justice à Goma lors des audiences.
D’après
les statistiques révélées par le procureur général, plusieurs tonnes de
minerais sont vendues frauduleusement vers les pays voisins de la RD Congo avec
plusieurs conséquences : la baisse vertigineuse de recette dans le trésor
public et la population dans la zone
d’exploitation demeure pauvre. Idumbo Meli meli est le procureur général : «la population ne bénéficie plus de la
richesse minière pourtant la province en est riche et la caisse de l’état en
paie lourdement», déclare-t-il. Il poursuit que le problème de la fraude minière
est l’un des facteurs qui accentue la
pauvreté au Nord Kivu où d’énormes quantités de minerais sortent frauduleusement…
Depuis
le début de cette année, la justice
congolaise de Goma a saisie autant
de Kg d’or, de cassitérites, de coltans… Ces minerais sont consignés a la Banque centrale du Congo, informe le rapport du procureur général
Idumbo. Cette information est confirmée par une source proche de l’Agence nationale
de renseignement (ANR) qui soulève que ces matières premières sont appréhendées
à la frontière de Goma-Rwanda et celle de Kasindi-Ouganda.
Pauvres assis sur l’or
Des
conséquences graves sont attribuées à
cette fraude. Il y en a plusieurs. Prenons le cas de la persistance de l’insécurité
dans la région. Dunia Ruyenzi, le bâtonnier qualifie cette insécurité à une
arme de guerre… « Il faut que le
parquet puisse réaffirmer la répression en sanctionnant les fraudeurs »,
insiste-t-il. La fraude minière est l’un des engins de guerre, comme plusieurs
observateurs indépendants l’ont fait savoir,
Prince Kiyangi de BEDEWA réaffirme
aussi : « nous vivons un
paradoxe chez nous, la zone est très riche mais la population demeure pauvre.
Et si la guerre persiste dans ce coin c’est à cause de ces minerais enviés par
tout le monde ».
Pour
Feler Lutahishirwa, vice-gouverneur présent dans cette rentrée judiciaire, il y
a de limite dans le secteur de mine qui nécessite un comportement patriotique : « le gouvernement doit s’impliquer pour
une bonne traçabilité », rassure-t-il. Dufina Tabu, activiste de
droits de l’homme reste sceptique quant à la promesse de l’adjoint du
gouverneur. Il dit que la fraude minière
s’est déjà institutionnalisée : «ce
caractère s’explique par une routine de services de l’état sensés de mettre
l’ordre dans les différents postes frontaliers, mais qui se laissent corrompre malheureusement. J’ai dénoncé plusieurs fois la
fraude à la frontière Congolo-rwandaise, mais sans succès ! Au contraire,
ils me musèlent», dénonce-t-il.
Certes
le procureur général reste optimiste :
«nous devons faire respecter la loi et
combattre l’impunité dans le secteur minier », promet-il.
Norbert Mwindulwa
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