L’état de
délabrement très avancé de prison, la
surpopulation des détenus, le manque de l’électricité et de l’eau, la
sous-alimentation et la male nutrition sévère de certains prisonniers ainsi que
le monnayage des visites, voilà quelques
violations des droits de prisonniers notées au sein des huit prisons au Nord Kivu.
Les efforts des partenaires de la justice sont légions pour réhabiliter les
prisons. Un autre défi majeur, l’insécurité aux alentours de ces prisons.
A en
croire la conclusion du rapport établi
par les responsables de la justice au Nord Kivu lors d’une visite à la prison
centrale de Munzenze de l’ambassadeur du Vatican auprès de la RDC, louis
Mariano Montemayor accompagné par le
représentant du secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou Sambo, la
prison de Munzenze est vraiment délabrée.
Les prisons
urbaines sont nombreuses à l’occurrence de la prison de Munzenze, Kangwayi à
Beni et celle de Kakwangura à Butembo qui justement font face à une
surpopulation par rapport à leur capacité d’accueil comme c’est le cas de
Munzenze où il y a présentement environ 1800 prisonniers en lieu et place de 150.
Ils sont entassés, 696 détenus pour une capacité de 120 dans la Kangwayi de Beni et 448 détenus pour
une capacité d’accueil de 50 prisonniers
au sein de Kakwangura de Butembo.
Délabrement très avancé des…
La plupart
de ces prisons datent de longtemps, d’où, le manque des infrastructures adéquates et la sécurité,
a précisé Berthe Shekanabo, la chef de division de la justice en province du Nord Kivu: « les détenus dorment en dehors des
cellules, à même le sol, c’est qui n’est pas conforme aux normes des nations unies mais
tout ça par manque de bâtiments, d’autres dorment dans les tentes »,
affirme-t-elle. Cette situation qualifiée pousse ce dernier à demander à sa hiérarchie
d’ériger une clôture aux alentours des prisons pour leur permette d’identifier les
mouvements qui se font autour de ces maisons carcérales.
La situation de prison les échappe…
Une autre
autorité pénitentiaire qui a requis l’anonymat s’étonne de retrouver dans les
prisons, des objets très dangereux qu’il ne connait même pas comment ils ont
atterri à l’intérieur : « j’ai
toujours était surpris de retrouver des couteaux, canif dans la prison sans savoir qui l’a mené, quand
et comment est-il entrée », se plaint-il. C’est pourquoi certains prisonniers
prennent fuite car nos murs étant vétustes, ils sont démolis facilement.
Les
conditions restent aussi inhumaines et les droits de détenus sont moins
respectables. L’exemple le plus éloquent est celui de la prison de Munzenze où
la situation carcérale est à présent très préoccupante. Les excréments sont
partout, pas d’eau, pas d’électricité…
Patrick
Mukendi, Directeur de la prison de Munzenze a également fait des plaidoyers pour séparer les détenus civils de militaires,
mais sans suite… « Il y a
plusieurs dossiers introduits… sans oublier celui lié au non payement des
agents commis à la prison», déclare-t-il.
Les ONG et autorités se liguent
Certes,
plusieurs ONG internationales que nationales
portent assistance à ces prisons notamment la MONUSCO à travers son département
d’appui à l’administration pénitentiaire
en réhabilitant des prisons dont celles du Nord-Kivu et de Walikale, dans le
cadre de son programme a impact rapide
et la restauration de l’autorité de l’Etat, a fait savoir Maman Sidikou, lors de son
allocution : « la mission a
construit des bâtiments plus sécurisés dans plusieurs territoires de la RDC,
c’est le cas du Nord Kivu où nous avons
offert des constructions répondant aux
normes internationales dans le Walikale et Ruchuru ». La Monusco a financé
également un projet agricole de 200 hectares dans le territoire de Ruchuru pour
palier tant bien que mal au problème alimentaire dans des prisons où la disette bat record.
Maman Sidikou
reste sceptique. Il dit que les autorités de la RD Congo sont conscientes de la situation et les
plaidoyers vont bon train : « nous restons à l’écoute du ministère de
la justice et verrons comment consolider
le partenariat pour améliorer la vie dans des prisons, je compte à la visite du
nonce et de l’évêque dans cette prison pour
poursuivre les plaidoyers » conclut-t-il.
Norbert Mwindulwa
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