Des
démobilisés venus de différents coins de la RDC, cantonnés à Goma et à Rutshuru
attendent en plus de leurs kits de réinsertion sociale, la matérialisation de
plusieurs autres promesses faites par le gouvernement. Ces derniers se disent
abandonnés par l’Etat.
Dans
le territoire de Rutshuru comme dans la ville de Goma, des centaines des
démobilisés venus de camp Kitona, en province du Congo central, de camp Kotakoli dans
l’ex province de l’équateur et de Kamina Base, dans l’ex province du
Katanga se disent délaissés par les autorités du pays.
A Goma
par exemple, plusieurs dizaines des démobilisés se sont manifestés le 27 février
dernier devant la base de la Monusco
pour exprimer leur colère. Selon les manifestants, le gouvernement leur a
promis des kilts de matériels selon la formation. « Les sensibilisateurs nous ont promis une enveloppe de 45 000$,
lorsqu’ils sont venus nous demander de quitter notre groupe armé. Aussi, après
ma formation en menuiserie, ils m’ont promis un atelier sans suite », déclare
l’un de démobilisés, indexant ainsi le ministère de la défense.
Risque de retourner en brousse
Sans
prise en charge totale, la société civile et les responsables locaux de Rutshuru
craignent déjà pour la sécurité qui peut à tout moment
basculer suite à la présence de ces ex-combattants. Ils craignent aussi
l’éventuel retour de ces derniers dans leurs anciens groupes armés.
Faute
de la mise en œuvre par le gouvernement d’un plan de réinsertion sociale,
certains de ces ex-miliciens seront tentés de retourner dans des groupes armés.
D’ailleurs, certains parmi ceux qui sont éparpillés dans le Rutshuru seraient
visibles dans le M23. « Nous rentrons
chez nous sans aucun rond. Même pas 5$ dollars ! Comment allons-nous vivre
sans logement ni nourriture? Franchement, certains de nous risquent de regagner
la brousse», déclare un démobilisé de Rutshuru où des groupes armés dont le
Mai-mai, les FDRL, les Nyatura et le M23 restent encore actifs.
Un
responsable de la société civile de Rubare confirme aussi la présence de ces ex-rebelles:« Bien sûre il ya des démobilisés à
Rubare, Rumangobo, Kabaya et donc partout dans le Rutshuru. Comme ils ne sont
pas prise en charge, nous craignons les kidnappings ainsi que les pillages
orchestrés par les coupeurs de route», met-il les autorités en garde.
Des plaintes rejetées
Pour
P. Norbert, directeur du programme national de désarmement, démobilisation et démobilisation
et réinsertion (PNDDDR), la plupart de ces démobilisés sont venus en décembre
2016 après avoir été formés pendant trois ans dans divers métiers qui pourront
rendre ces derniers utiles dans la communauté. «Alors, ils n’ont rien à attendre du gouvernement Congolais surtout que
leurs revendications ne sont pas fondées. D’ailleurs elles ne figurent même pas
dans le programme exécuté par l’Unité d’exécution du programme DDRRR financé
par les bailleurs de fonds », démontre-t-il ajoutant que c’est
impossible de continuer à prendre en charge les démobilisés estimés à plus de
deux milles dans la ville de Goma.
Norbert
Mwindulwa
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