Une journaliste compétente et brave dans son métier, Rozenn
Kalafulo démontre à travers ses prestations qu’elle incarne le sens de la parité dans la presse. Journaliste
de formation, elle fait son travail avec passion et détermination. Rozenn ne
cesse de s’attirer l’admiration de ses collègues
ainsi que l’estime de ses auditeurs. Flexible et solide, elle est l’une de rares
femmes à occuper l’un des postes les plus convoités de la presse audiovisuelle.
« Mesdames
et messieurs, bonjour et passons dès maintenant aux choses sérieuses. Qu’est-ce que nous avons comme
pistes d’informations ce matin ? On a combien d’invitations d’activités en
ville et que demande le citoyen lambda
ce jour ? » Interroge Rozenn, ses journalistes
subalternes dans la salle de rédaction de Pole Fm, ce 3 Avril 2018 lors qu’elle dirige le conseil de rédaction de
routine de cette radio que les auditeurs ont l’habitude d’appeler ‘’fréquence
des citoyens ordinaires’’. Rédactrice en chef à Pole Fm, une radio
communautaire parrainée par Pole Institute à Goma, Rozenn Kalafulo Ngulwa,
affectueusement connue sous le nom d’Henriette par ses collègues et ses
auditeurs, a travaillé à différents
organes de presse de Goma dont la RTNC/Goma où elle avait passé quelques
mois de stage de professionnalisation, la COMICO Fm, Mishapi Tv jusqu’à se
stabiliser à Pole Fm. Courageuse, debout et tenace, Rozenn ne se distingue pas de
ses confrères journalistes hommes sur le terrain où elle s’empresse souvent à
poser la première question et parfois des questions gênantes (taboues) aux sources d’information.
Journaliste
admirée
Rédactrice en chef et
secrétaire de rédaction à Pole Fm, il y a 4 ans de cela, elle a été reporter de terrain et présentatrice des
journaux en français et en Swahili, mais vite, elle a occupé des postes de
responsabilité suite à l’amélioration de sa performance, de sa détermination
sur l’écriture radiophonique et la présentation des journaux en langues parlées.
Une affirmation faite par son directeur, David du ciel
Kalenda : « Elle a été
engagée ici comme tous les autres reporters en février 2014, elle ne maitrisait
pas présenter le journal en Swahili, mais en français elle était supère, tout
juste quand elle venait de Mishapi Tv. C’est juste après que nous avions
remarqué sa particularité dans la rédaction radiophonique. Pour nous, elle méritait,
du coup, d’assumer ce poste »explique-t-il. Il poursuit que son collègue s’est vite
adaptée à l’espace de quelques mois et présente les journaux en swahili comme
si, elle le faisait avant et cela sans aucune différence avec les autres. De
fil en aiguille, Maeshe Baeni, fidèle auditeur de Pole Fm à Goma soutient qu’il
admire la prestation de cette
journaliste « Rozenn , quand
elle vous présente son journal ou amine
un débat politique à la fréquence des oubliés, elle vous donne l’envie de continuer
à suivre, car elle a une présence remarquée au micro, qui m’accroche et reste maîtresse du débat » et de poursuivre, elle
arrache le micro à un invité quand il le faut et l’interpelle que c’est une émission éducative, qui ne
demande pas un débordement ‘’il faut du
respect aux auditeurs’’ dit-elle, sans complexe.
Concernant son
apparence physique, Rozenn est une femme au visage jovial et d’un teint noir.
De taille équilibrée, elle aime s’habiller en pantalon jeans et à chausser des
baskets donnant souvent l’impression d’un report de terrain. Cette
caractéristique réhabilite pour elle la parité et le sang-froid avec lesquels
cette femme des medias se présente toujours là où le travail l’appelle; malgré
ses devoirs bureaucratiques. « Rozenn
aime faire d’une pierre deux coups. Elle adore faire le terrain et elle
s’adapte vite au nouvel environnement
professionnel que ce soit à la rédaction ou au terrain. Elle sait aussi rassurer
ses sources d’informations politiques que sociales par la façon dont elle rend
les fruits de ses recherches sur le
terrain » révèle Cyprien
Lusenge, rédacteur en chef à Virunga Business Radio(VBR) et ancien rédacteur en
chef de Rozenn à Mishapi Voice TV. Lors de notre entretien, Rozenn a soutenu
qu’elle appréciait le travail des journalistes de Goma, des professionnels qui
donnent le meilleur d’eux en travaillant dans des conditions très difficiles,
marquée parfois par des tensions entre services de sécurité et journalistes, en
cette période de crise politique en RDC. Elle s’inscrit en faux contre ceux qui
pensent que ses collègues du Nord-Kivu monnaient l’information comme ceux
d’ailleurs dans le pays. « Nos
consœurs et confrères du Nord-Kivu travaillent pour informer les citoyens
ordinaires malgré qu’ils ont pour la plupart un salaire dérisoire, mais ils
travaillent d’arrache-pied, chapeau bas à vous » félicite-t-elle et
d’ajouter qu’ici, il n’y a pas la culture de donner de l’argent à la presse comme à Kinshasa où
des journalistes achètent des véhicules et des maisons avec de l’argent donné par leur source. Par
ailleurs ; elle fustige le fait de ne pas accéder aux sources
d’informations et là, elle est obligée
d’utiliser des formules du genre « nos
efforts n’ont pas abouti pour avoir l’autre version de fait » cela, me
déchire le cœur. Rozenn suggère que
les sources d’information soient ouvertes aux medias « tous les medias ne courent pas derrière l’argent des sources et ces sources le savent
bien, mais elles assimilent tout le
monde aux quémandeurs ou flatteurs » se désole-t-elle. Elle continue ensuite qu’elle déteste les discriminations dans la
société, surtout celles faites à l’encontre des femmes journalistes car elles
ont des contacts professionnels avec les autorités et certaines gens leur prêtent
des jugements infondés, qu’elles sont des femmes à craindre « j’estime que les gens doivent faire
le distinguons d’ une journaliste qui incarne sa profession et une journaliste mère
ou épouse d’un homme, qu’ils ne nous jugent pas avant de nous approcher »
conseille-t-elle. Diplômée en sciences de l’information et de la communication
à l’Institut Facultaire des Sciences de l’information et de la communication de
Kinshasa, IFASIC en sigle, depuis 2010, Rozenn Kalafulo baigne dans le monde médiatique de Goma.
Jugée
professionnelle et debout
la Rédatrice en cheffe Rozzen K. |
En 2010, après ses études à l’IFASIC, elle va être
accueillie à la RTNC/Goma en qualité de stagiaire par Laurent Nyangi afin de marier la théorie à la pratique « je l’avais accueillie quand elle revenait de Kinshasa, j’ai
senti vite qu’elle avait ce don et ce
n’était qu’une question d’encadrement et
du temps pour qu’elle fasse son nom et bien, elle l’a déjà fait et je n’ai
jamais été déçu d’elle » se réjouit-t-il. Laurent a
poursuivi qu’elle était intelligente et courageuse jusqu’à arracher son avenir. Rozenn
est amoureuse de la presse depuis son jeune âge. Elle n’est pas journaliste par
hasard : « Quand j’étais
très jeune, mon enseignant de l’école secondaire à l’Institut Pilote de
Kalima(IPK) reportait des matchs de football
en direct du stade et j’adorais le
suivre, c’est ce que faisait Roger
Monga » se souvient-t-elle. Lorsqu’il y a des fruits murs, ils
deviennent automatiquement la cible des attaques, certains de ses
collègues reprochent à la Rédactrice en chef, Rozenn, d’avoir un langage sec,
mais aussi d’être orgueilleuse. A cet effet, elle pense qu’elle n’apprécie pas
les hypocrites et quand on respecte et maitrise
son métier, certaines personnes confondent cette assurance de soi à l’orgueil
pourtant, je ne fais que suivre à la lettre les principes de ma profession. Une profession
si exigeante et dont la plupart ne maitrisent pas les tenants et les aboutissants, car ils l’ont
appris sur le tas.
Norbert Mwindulwa
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