Actuellement
des jeunes se marient sans problèmes avec les ressortissantes d’autres ethnies.
Ces couples scellés officiellement consolident les relations entre communautés
au Nord-Kivu en proie à des conflits
tribaux.
« Je suis fier
de prendre comme épouse Masika Mireille
car je l’aime tant », dit Jean-Paul Kalonda lors de son mariage célébré à
la commune de Karisimbi. L’amour unit ce couple, bien que l’homme et la femme ne soient pas de même tribu. Dans
le passé, le mariage était en majorité contracté entre les personnes d’une même
tribu, pour sauvegarder les liens et valeurs culturelles. Aujourd’hui, selon le
registre de l’Etat civil, publié en juin dernier, environ 85%, de mariages
enregistrés à la commune de Karisimbi sont contractés par des couples issus des
différentes ethnies du Congo et ceux de
la région de grands lacs. « Je l’avais croisé au concert de Peace on Day
en 2013 à l’aéroport de Goma, elle venait de son Rwanda natal, mais depuis
lors, on a jugé de fonder une heureuse
famille avec nos deux filles comme bénédiction » se félicite Kambale
Kisindo avec sourire aux lèvres, marié légalement a Josiane Kamariza. Pour le préposé
de l’Etat civil à la commune de Karisimbi, Maneno Butu, les mariages entre
différents peuples renforcent la cohabitation
pacifique entre ces peuples et peut rétablir la confiance déjà
transformée en méfiance. « Quand vous prenez comme épouse une femme
de l’autre tribu, il est difficile de faire du mal à l’oncle de tes enfants
car, tes fils portes le même sang que la
personne que vous voulez saigner, cela rétablir plus d’amours» déclare-t-il.
Moyen
de consolider la paix
Pour Philippe
Musanganya qui s’est décidé de prendre en mariage une femme de sa tribu pour ne
pas perdre ses valeurs coutumières, « il est interdit depuis nos
ancêtres de chercher une femme en dehors de sa tribu »dit-il. La Barza
intercommunautaire du Nord-Kivu n’approuve pas cette acception et constante que
les mariages unissant des jeunes différentes cultures sont
importants au Nord-Kivu caractérisé par des conflits en répétition. « Ces
unions conjugales sont un moyen adéquat pour consolider la paix dans notre province où la population
s’entretue. C’est pour moi une réjouissance
car désormais si on tire sur l’autre, on tue son beau-frère… »,
Precise Fataki Luhindi, président du Barza.
Les églises
encouragent également cette forme de mariage. Pour Thomas Tambwe, pasteur à
l’église protestante CELPA, ressortissant du Sankuru et marié à une originaire
du Maniema, il unit de plus en plus les peuples. Même dans
l’église : « Jésus- christ
est mort sur la croix pour sauver toutes les nations y compris les habitants
de Goma, alors qu’il était lui-même juif »déclare-t-il.
Finie
la méfiance
Ces jours, les jeunes
choisissent eux-mêmes leurs conjoints sans attendre la décision de leurs
parents comme avant. « Mon ex-épouse que m’avais choisie mes parents
me considérait plus frère que mari car nous étions d’un même village »,
regrette David Baheni, un sexagénaire remarié. « On se disputait
souvent et je me suis rendu compte qu’il y avait pas d’amour entre nous »,
precise-t-il. Après le divorce avec son épouse, il s’est rendu compte qu’il
avait été induit en erreur par ses parents. Aujourd’hui, il est devenu un
grand-père avec une autre femme qui n’est pas de sa tribu. C’est ainsi que
David ne cesse de conseiller et
encourager les jeunes du quartier Kasika qui veulent se marier avec
ressortissants d’autres provinces ou
d’autres pays pour une harmonie dans le couple et un échange des cultures, tout en soulignant que l’amour n’a pas de
couleur. Lwanzo Antoine, marié depuis plus de cinq ans avec une femme de Mubi,
dans le Walikale, affirme qu’il est à
l’aise dans sa vie conjugale. Non seulement parce qu’il parle le «
Kinyanga » mais adore leur façon d’accueillir les visiteurs qui est
diffèrent de son Lubero natal.
Norbert
Mwindulwa
un nouveau couple des différentes tribus
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