A
Goma, comme ailleurs en RDC, à forcer d’envoyer des messages au téléphone, les
jeunes perdre leurs notions déjà d’orthographe et de français. Au grand
dam des enseignants et des parents.
10 m3 ckil ta10 car
gv 18 rmtr ca 2mé, (Dis-moi ce qu’il t’a dit car je vais lui remettre ça demain),
« 7fois6 tu vil ojord8 » (Cette fois-ci tu viens aujourd’hui). L’écriture
« texto »qui permet d’économiser de la place, de l’argent, de lettre
quand on envoie des messages est devenu très courante dans les milieux
universitaires et scolaires à Goma, comme partout au Congo démocratique.
L’espace se la page alphanumérique du téléphone portable réduit au minimum le nombre des signes
et chacun condense les mots au mieux.
Avec la prolifération des portables, les élevés et étudiants donc
l’habitude d’écrire. « Avec les
SMS, c’est facile et rapide car je ne tiens pas compte de l’orthographe. Mes
destinataires savent déchiffrés le
contenu et c’est la règle des SMS » explique, Dieu Merci Akokwa, étudiant
de l’UNIGOM. Toutefois, il reconnait qu’il en oublie son
français : « souvent je me rends compte que je ne sais plus
l’orthographe correct des certains mots » reconnait-il.
L’orthographe
oubliée
« J’écris une
lettre entière lorsqu’il s’agit d’introduire
un recours de l’administration et souvent, je me fais aider par
quelqu’un pour la former » confie Jonas Kombi, étudiant en première
licence à l’institut supérieur d’informatique et de gestion ISIG. A l’époque
où les téléphones portables n’existaient pas, les jeunes échangeaient
volontiers des correspondances. Ils s’appliquaient afin de ne pas donner l’occasion
à leur destinataire de mettre en
cause leur niveau d’études. « Quand j’écrivais une lettre
à mon père, je le faisais avec un dictionnaire et au moindre doute, je
vérifiais l’orthographe des mots » se souvient Justin Tabena de l’institut supérieur de Commerce
(ISC). « C’était un
bel exercice, car l’orthographe des mots
consultés dans la Rousse restait cimentée
dans ma tête », ajoute-t-il. Par ailleurs, l’habitude d’amputer les
mots et de les remplacer par des chiffres, conduit à la longue à l’oublie de l’orthographe correcte du français. « Le
niveau du français chez les jeunes est
au rabais il y a longtemps, mais le phénomène
texto est venu une fois de plus, détruire tout » estime Moise
Cizungu, un parent et enseignant d’université en secouant sa tête. Pour limiter
ces texto, beaucoup d’écoles de la place interdisent désormais
formellement l’utilisation des téléphones
portables par des écoliers au sein de
leurs établissements notamment à l’institut ZANNER, du préfet des études
Anaclet Malangula, où un article du règlement d’ordre intérieur y est consacré.
Recul
du français
« La bonne
orthographe est liée à l’apprentissage systématique et à la pratique, l’écriture et la lecture »martèle Cédric Paluku,
enseignant de français dans plus d’une école
de Goma. Pour lui, c’est le manque de la lecture qui est le principal problème.
Hors-mi l’enseignement lors des cours de français, les étudiants et les élèves
ne fréquentent plus les bibliothèques. Des toutes façons, il n’y en a qu’une
dizaine des privées qui ne comptent que des vieux livres et il faut débourser
l’argent avant d’y entrer. Au niveau de l’école secondaire la situation est
encore pire. Les élèves ne croient plus aux études. Pour eux, la réussite
sociale peut être atteindre autrement
« français ayi nunuake bitu mu magasin »(le français ne permet pas
d’acheter des articles dans le magasin, Ndlr). Des tels préjugés compliquent la
tâche des enseignants de français. Nombreux d’entre eux sont découragés et ne
font plus que la présence. « L’essentiel pour moi est d’arriver à la
fin du moi et de toucher mon pauvre salaire » se confie l’un ces derniers.
Pour tenter de remédier a ce problème de la baisse du français, un programme de
renforcement de capacité des professeurs de français a été initié pendant cette
période des grandes vacances à l’alliance française de Goma. Selon Mobali M.,
coordonnateur de cette alliance au Nord-Kivu, ce programme va bientôt
s’entendre aux écoles primaires, secondaires et même aux universités. Ils
envisagent également un concours d’orthographe
pour les élèves et étudiants de la province.
Norbert
Mwindulwa
ce jeune est entrain d'envoyer un texto
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