lundi 5 juin 2017

GOMA : Les bibliothèques Congolaises, garnies d’un nouveau livrel

L’intitulé de ce nouveau livre du domaine de Droit, c’est «la jurisprudence Congolaise en matière des Crimes de Droit International ». Écrit  par le Prof.  Jacques Mbokani, il est lancé publiquement  le vendredi 19 mai dernier à l’hôtel Ihusi  par  des éminents professeurs d’universités Congolaises.
« La répression des crimes de Droit International doit être réalisée dans le respect des Droits de l’homme internationalement reconnus » a souligné  dans ce nouveau manuel, l’expert Jacques Mbokani, auteur,  docteur en Droit de l’université Catholique de Louvain et professeur à l’Université de Goma. Faisant preuve  d’un extraordinaire dynamisme face  aux limités de la législation  et des conditions de travail difficiles, les juridictions militaires Congolaises ont été capables de s’affranchir des lenteurs parlementaires dans l’adoption des lois adéquates pour réprimer les crimes prévus par le statut de Rome a souligné cet ancien stagiaire  à la Division des poursuites  du bureau  du procureur de la Cour d’appel International « elles ont ainsi , de leur propre initiative, donné vie au statut de Rome, en l’appliquant directement  aux affaires qui leurs étaient  soumises »déclare-t-il.
Des limites à combler
Cet ouvrage que l’un des professeurs émérites  Congolais a qualifié de presque parfait comporte  toutefois des limites que les tribunaux Congolais peuvent combler  notamment  en recourant  à des expertises additionnelles en vue d’améliorer  la qualité de leurs jurisprudences  et combattre ainsi  l’impunité des crimes graves commis en RDC dans le respect  de Droits  de l’homme International reconnus. Telle est l’une des conclusions d’une étude publiée ce jour par la Fondation pour la Société Ouverte en Afrique Australe, en abrégé (OSISA). S’interrogeant sur l’alignement de la jurisprudence Congolaise sur celle  des tribunaux  pénaux Internationaux  et tout particulièrement  celle de la CPI, dans le cas où  les juridictions Congolaises  ont directement  appliqué le statut  de Rome. Dans quelle mesure la répression des crimes graves  par les tribunaux Congolais respectent-t-elles les normes relatives au procès  équitables et aux Droits  des personnes  accusées ? Quelle est la place  des victimes  dans cette répression ? Telles sont des questions auxquelles  cette étude à tenter  de répondre lucidement dans ce livre. Cette étude le fait  à partir d’une analyse critique d’une trentaine des décisions  par lesquelles  les juges  Congolais ont fait application directe du statut de Rome aux cas des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui leur étaient déférés. Ce professeur d’université a été eu le soutien critique  de ses paires, à l’occurrence de Roger Mvita , le chargé du programme justice Droits de l’homme et Etat de Droit à OSISA  « bien que la qualité de la jurisprudence des tribunaux militaires Congolais  connait  un des progrès significatifs, ceux-ci doivent de plus en plus être attentifs aux exigences contextuelles des crimes de Droit international, aux formes de responsabilité pénale individuelle, au  respect des accusés et aux questions de protections des témoins » soutien-t-il
Des critiques scientifiques
les membres du jury et l'auteur Mbokani
Les observations  critiques ont été faites  dans le cadre de cette étude avec comme objectif essentiel de contribuer  à l’amélioration de la qualité de la jurisprudence Congolaise et d’aider  nos  juridictions (militaires et civiles) à améliorer la qualité de leur travail, en prenant conscience de la double dimension de la justice pénale : rendre justice aux victimes tout en respectant les Droits des accusés. Interrogé à ce sujet, le Directeur pays d’OSISA, Nick Elebe pense que cette  amélioration concerne également d’autres acteurs judicaires tels que les avocats des parties des victimes et de l’accusé   « la finalisation de l’architecture judicaire Congolaise, avec l’installation de la cour de cassation offrira certainement un cadre d’harmonisation de la jurisprudence Congolaise en matière de poursuite des crimes internationaux » ajoute-t-il. Prenant la parole, le Professeur émérite et Ordinaire Nyabirungu et son collègue Segihobe, le recteur de l’Université de Goma, tous ont apprécié à juste valeur, ce nouveau livre qui selon eux, apporte un appui à leurs universités et dans leur domaine, le Droit «  la cohérence, l’harmonie et la rigueur font une marque de l’unité dans ce livre, un livre presque parfait, qui vient de nourrir l’expertise dans le sens de pouvoir améliorer le travail de juge d’établir un Etat de Droit » se réjouissent-ils.   Il faut dire que ce nouveau livre est la cinquième  parution d’une série d’études, consacrées à l’analyse des questions spécifiques de la gouvernance en RDC, les quatre autres ont porté sur les défis de la gouvernance dans le secteur de la justice militaire en 2008, de la prestation des services publics de l’éducation, la même année, de la démocratie et la participation  à la vie politique en 2010et de la justice et de l’Etat de Droit en RDC en 2013

Norbert  Mwindulwa

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