mercredi 29 avril 2015

Les jeunes du sud Kivu, décomplexés et travailleurs gagnent vie à Walikale


De plus en plus les jeunes en provenance du sud Kivu affluent Walikale, à la recherche de petits boulots.ils ne répugnent à aucun travail pour gagner assez de sou et rentrer investir chez eux. Un exemple de flexibilité salué par plus d’une personne.

Nous sommes venus à pied depuis les territoires de Walungu, d’idjwi et …, dans la province du Sud Kivu pour chercher le travail ici », déclarent Tchubaka et Bahati, deux jeunes vendeurs de saucisson. Ils sont de plus en plus nombreux les jeunes qui quittent  le Sud Kivu, à environ 250km, pour venir tenter leur chance à Walikale. Surnommé « banyabungo», ils se lancent dans toutes sortes de petits jobs : menuiserie, aides dans les restaurent de fortune, porteurs de planches, barman, vendeurs ambulants… « Chez nous il faut avoir un capital pour débiter son commerce, tandis qu’ici, nous trouvons du travail facilement », explique Bahati.

Ils n’ont effectivement  pas trop du mal à faire ces petits boulots tout en sachant qu’ils viennent d’une grande ville que de natifs de Walikale, une petite cité, rechignent à exercer. Par discrétion sans doute, très peu déclinent leurs identités. Ils préfèrent utiliser des sobriquets ou des surnoms.

Cet exode plus de deux décennies. Mais la fin de la guerre en répétition, la restauration de l’autorité de l’Etat  et la reprise des activités économiques ont favorisés l’accélération de ce phénomène. Aujourd’hui, ces jeunes constituent une communauté visible .Dans différents quartiers  de la cité, ils vivent dans de petits groupes en fonction de leurs affinités territoriales. « Nous sommes contraints de travailler pour éviter le chômage .Nous nous efforçons de réunir une somme d’argent  constante », explique Rubin Mushagalusa, transporteur de bagage qui passe ses nuit dans un bar à coté du pont lowa et du pont Kuya, avec quatre de ses frères.

Endurer pour économiser

Le dynamisme et honnêteté rassurent les habitants. Ils sont en effet rarement  accusés de vol. «  J’admire leur simplicité et leur courage, leur amour du travail et leur franchise contrairement à d’autres jeunes de Walikale qui disparaissent avec nos marchandises et nos argents », témoigne Muhima Mikindo, un patron d’une buvette. Le matin ces jeunes s’éparpillent dans la cité. Chacun vaque a ses occupations. Le soir, ils se cotisent pour le repas .ceux qui ne loue pas de studios, dorment dans les cabarets ou des salons de coiffures, où ils font en même temps le travail des sentinelles. Cette unité leur permet de ne pas trop dépenser et économiser pour préparer leur retour. « Ils sont très économes .ils peuvent accepter de souffrir plutôt que de dépenser leur argent pour se faire soigner »ajoute Faustin Kilimbalimba. Au bout d’un temps d’épargne, cinq ou une année de plus, ils rentrent chez eux, sac remplis de biens sur la tête ou paye le transport  jusqu’à leur territoire voisin de la province du Nord Kivu. Certains fondent leur famille sur place et ne rentrent plus.

                                                                                                                                            Norbert Mwindulwa

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