samedi 15 avril 2017

Lubero Les filles mineures, rendues grosses par manque de nourriture

Au sud du territoire de Lubero, les organisations de défenses des droits de l’homme  dénoncent les conditions  difficiles dans lesquelles  vivent les déplacés de guerre. Des filles de moins de 16 ans  se prostituent pour la survie. Parmi elles, nombreuses  sont grosses.
Le territoire de Lubero compte 3,000 ménages des déplacées internes vivant  dans des familles d’accueil à Burundule, Bulindi et Risonge,  au sud du territoire de Lubero. Les autorités locales, le comité des déplacés et les responsables de l’ONG  Cercle international pour  la défense des droits de l’homme, la paix et l’environnement (CIDOPE), antenne de Lubero témoigne avoir enregistré  une quarantaine de jeunes filles de moins de 16 ans. Les unes sont enceintes et les autres allaitantes.
Des informations recueillies sur place, révèlent que la plupart de ces filles, prostituées,  sont venues d’une part, de la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru, et d’autre part, du sud de Lubero, dans les villages Kasiki, Mbwavinywa, Kyoto et Luhanga. Ces déplacés  ont abandonné leurs villages  suite à l’insécurité causée par la traque des FDLR par les FARDC mais aussi par les affrontements des différents  groupes armés dans cette contrée.
Selon le responsable du CIDOPE/Sud Lubero, Salomon Kaniki, le manque de prise en charge de ces déplacés influe sur leur survie avec comme conséquence, la prostitution des mineures. «Ces filles se livrent à la prostitution parce qu’elles n’ont pas d’assistance. Les hommes s’abusent d’elles parce qu’elles ont faim », regrette-t-il.

La faim pousse à la débauche
Selon toujours notre source, ses filles déplacées se comportent ainsi car leurs parents aussi déplacés n’ont pas d’espaces où cultiver pour le moment. Leurs champs étant occupée par les milices, ils  ne savent plus à quel saint se vouer. « C’est pourquoi, les filles sont contraintes à se prostituer pour avoir de quoi manger »
L’administrateur de Lubero, Joy Bokele reconnait cette situation. « Effectivement nous avons reçu ces alertes, et  npos  tentons de faire les plaidoyers au près du gouvernement et des humanitaires car au niveau local, nous n’avons pas de moyen pour la prise en charge de ces déplacés » déclare-t-il.
Par ailleurs, les humanitaires  disent suivre de prêt la situation  et que les stratégies d’intervention sont déjà montées. « Il ne reste que l’amélioration de la situation sécuritaire pour l’exécution de différents projets » déclare Sylvestre Mudingayi, chargé de communication d’OCHA,  lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco.
Les ONG locales disent de leur côté poursuivre les plaidoyers  pour que les déplacés soient assistés et que les auteurs de ces actes  sur les mineures et les personnes vulnérables soient  déférés devant la justice pour qu’ils répondent de leurs actes. « Nous continuons à plaider en faveurs des vulnérables, surtout pour ces enfants qui se livrent à la prostitution. C’est évident que ces filles violées soient exposées à des maladies graves », s’indigne Salomon, activiste des doits de l’homme. Il demande à l’Etat de prendre les choses en mains pour sécuriser cette partie du pays.

Norbert Mwindulwa

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