samedi 2 septembre 2017

ALPHAMIN BISIE MINING SA, ABM Bisie : l’identification biométrique des creuseurs artisanaux, effective

Lancé le 21 juin dernier par le ministre provincial des mines, le processus d’identification  biométrique des exploitants artisanaux œuvrant dans le site de Bisie devrait prendre dix jours. Mais il s’est butté à des résistances imposées par les responsables des coopératives minières qui ne voulaient pas que ce secteur soit organisé. Après,  les creuseurs ont compris cette manipulation jusqu’à introduire un recours qui s’est soldé à la reprise de la biométrie le 22 juillet dernier.

Avec l’identification biométrique des creuseurs, tous les indices sur le terrain montrent que l’on chemine vers la fin de l’exploitation illicite des minerais dans le centre de négoce de Bisie, situé à 181 Km à l’Ouest de la ville de Goma. Au total  1200 exploitants artisanaux se sont faits  identifiés au camp « ma noiré » de Bisie pour acquérir leur carte professionnelle. A en croire la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude Minière(CNLFM), un  service du ministère national des mines en charge de cette opération,  plusieurs centaines  d’exploitants miniers étaient attendus pour s’identifier afin de distinguer les vrais de pseudo-exploitants miniers.
Cette identification servira aussi à  lutter contre la fraude et encourager  la traçabilité des minerais à l’intérêt des creuseurs artisanaux ainsi que de l’Etat Congolais, a expliqué l’un des responsables  de cette opération retrouvé  au centre de négoce de Bisie. «Cette identification a double intérêts pour les creuseurs, à savoir : les identifier pour qu’ils soient reconnus par l’Etat Congolais comme creuseurs artisanaux, mais aussi leur permettre  un accès  au site durant un moratoire de sept mois » explique-t-il. Et de poursuivre, cela doit   leur faciliter le travail mais aussi permettre à l’Etat de contrôler efficacement le trafic des minerais dans cette entité pendant cette période de 7 mois qui leur reste. 

L’identification n’a que d’avantages
Quant à la vente des produits finis, le ministère de tutelle a contacté certaines entités  de traitement des minerais où  les exploitants artisanaux  identifiés  devront désormais écouler leurs matières premières sur place. «Je dois avouer que ce que vient de réaliser notre ministre est très important pour nous, car désormais, cette carte nous différencie de creuseurs opportunistes. On peut vendre nos matières premières ici sans incorporer  les frais de transport», dit Jean Bunakima, l’un des exploitants qui ont déjà plus d’une décennie dans ce camp.  Et d’ajouter, il y a peu, tout le monde s’improvisait creuseur, mais hélas! Les creuseurs sont désormais connus et peuvent protéger leur profession avec l’acquisition de cette nouvelle carte.
 

les exploitants artisanaux entrain de s’identifier 
Les creuseurs sont désormais en règle avec l’Etat Congolais. Omari Bashonga, président  des propriétaires  des puits retrouvés dans une laverie de minerais donne son impression : «franchement, je suis très content que notre gouvernement ait donné la deuxième chance à mes concitoyens creuseurs, nous serons en fin en ordre et les gens qui nous rebellaient contre l’Etat seront finalement déçus», estime-t-il. Dans la même veine, madame Françoise Sakina, connue sous le surnom de mère chef dans ce camp, une femme propriétaire de sept puits des minerais, avec à sa suite 150 creuseurs artisanaux qui travaillent pour son compte, pense que l’avènement de cette identification des exploitants artisanaux va éclairer la lanterne : « certains fauteurs de trouble mettaient  de l’huile sur le feu, pour nous diviser avec les autorités de règlementation dans le secteur de mine pour qu’ils continuent à s’enrichir illicitement. Cette fois-ci, tout reviendra en ordre ». Cette femme creuseur pense qu’après le moratoire leur accorder, l’Etat Congolais leur cherchera un autre endroit pour continuer leurs activités minières.
Des confessions intimes
Mère chef,  s’est confessée devant la presse pour s’être fait manipuler par certains responsables des coopératives de minerais  dans le Bisie. «  Avant tout, je présente mes excuses aux autorités, car nous avons été trompés par  nos collaborateurs des coopératives»,  se confie-t-elle.
un exploitant artisanal exhibe sa carte  après l'identification
Toutefois, Cette opération d’identification est la résultante des résolutions de toutes les parties prenantes composées  de la Fédération des Entreprises du Congo/ chambre des mines, les entités de traitement  du Nord-Kivu, les Négociants ,les exploitants artisanaux de Walikale, la société Alphamin Bisie Mining, les services des mines du Nord-Kivu,  gouvernement provincial, le CNLFM et le PACT/ITSC issues  des travaux  d’échange organisés par la commission nationale  de lutte  contre  la fraude minière à Walikale qui stipule dans son point B, d’accorder pour une raison pacifique, un moratoire de sept mois, avant de déguerpir les exploitants.
Signalons que cette carte d’exploitant artisanal a une validité de 7 mois à compter du  1er juin dernier jusqu’au 31e Décembre prochain.  Ce document  a aussi la mission de déplacer pacifiquement les exploitants artisanaux de Bisie dans un autre site viable ciblé par le gouvernement la RD Congo.

                  Norbert Mwindulwa

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