L’opération
biométrique des refugiés Hutu Rwandais se trouvant en RDC, précisément au Nord
Kivu a repris après une suspension de quelques mois. Elle a été suspendue sur
l’injonction du gouvernement central en
Août dernier pourtant, elle devrait se clôturer en janvier encours. Le Haut-commissariat
pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR)
lancent conjointement un plaidoyer pour la reprise de ces activités.
A peu près
200 milles réfugiés Hutus Rwandais seraient toujours au Nord Kivu. A en croire la CNR, le 16 juillet dernier, cette
commission nationale pour les réfugiés avait lancé conjointement avec le HCR
l’opération biométrique qui consiste à prendre en compte l’identité complète du
refugié, y compris sa photo et son empreinte digitale pour éviter toute
amalgame dans l’opération d’enregistrement. Mais cette opération s’est
vite suspendue en date du 16 juillet
dernier sur ordre du conseil provincial de sécurité sur le motif que les FDLR doivent être d’abord traqués,
surtout qu’ils se camouflent dans ces réfugiés.
« Nous avons commencés la première phase
d’enregistrement biométrique en début 2013 jusqu’en début 2014. Et nous avons
enregistré109.997 réfugiés Rwandais », déclare
Lyegua
Njewa, coordonnateur du CNR au Nord
Kivu qui soulève que cette opération devrait finir en 2016 après la 2eme
phase dans laquelle les responsables de familles devraient se présenter avec
ses dépendants.
La pression
est exercée en l’encontre du HCR et de la CNR pour finaliser cette opération
butée déjà par des défis sécuritaires. Lors de la réunion ministérielle des pays de la région de grands lacs ,
le 02 octobre dernier à Genève , il est
ressortie une décision selon laquelle,
l’opération biométrique des réfugiés rwandais doit s’achever en cette année , 2016
car Kigali pour elle, en date du
31 décembre 2016 ,la clause de cessation de statut de réfugiés sera
appliquée a tout refugié rwandais qui ne
sera pas rapatrié dans son Rwanda natal . Cette décision pousse en effet
le HCR à rectifier sa stratégie d’intervention, selon Olivier Fanfan, le chef de bureau ; région Est du
HCR : «on a commencé comme il se
devait, cette dynamique sécuritaire
constitue un frein et estimons qu’il faillait améliorer la
stratégie de sensibilisation. Donc nous
devons impliquer les élus provinciaux », souhaite-t-il.
Une opération pourtant complexe
Sans plus
de promesses, le président de l’assemblée provinciale du Nord Kivu fait mention d’une complexité de cette opération ;
tout de même, il promet de faire le nécessaire
à son niveau, Jules Hakiwimwami dit: « nous devons en parler sans tabou avec le gouverneur dans le comité provincial de sécurité»
promet-il.
L’engin
sécuritaire est complexe et demande plus de stratégies, c’est pourquoi le
speaker de l’assemblée provinciale
souhaite l’implication des autres composantes de la province pour une mise en commun de quelques recommandations
à adresser au gouvernement central. Ici le travail du gouvernement sera
d’aider la province à suspendre
temporairement l’opération de la traque
afin que les élus provinciaux
sensibilisent les réfugiés au retour volontaire dans le Rwanda, ajouter Jules Akizimwami.
Pour autre élu provincial, couvert d’anonymat, il est difficile d’attendre ces réfugiés
sans atteindre les FDLR. D’où, la nécessité
de les sensibiliser également mais aussi les chefs coutumiers, les églises
et la société civile : « donc,
il faut maitriser la cartographie », ajoute-t-il.
Selon la
cartographie du HCR sur la répartition de réfugiés éligibles à ce processus de rapatriement
volontaire. Ils ont concentrées dans
quatre territoires notamment : au Nord Kivu où il y a 44 milles dont
8500 à Walikale, 7600 à Masisi, dans le
Lubero et Ruchuru 6200 réfugiés. Cette campagne de sensibilisation du HCR et de la CNR s’adresse également à tout acteur de s’impliquer dans la sensibilisation car la plupart de ces réfugiés se trouvent parmi les
combattants FDLR qui nécessite aussi une
initiation au rapatriement volontaire au
Rwanda par le programme DDRRR de la
Monusco.
Plusieurs
acteurs politiques au Nord Kivu sont confiant
quant à ce processus , c’est le cas
du député provincial Ushindi Kyalondawa, élu de Goma « en
2009, un groupe de députés a tenter de rencontrée les FDLR et avaient demander aux FDLR de libérer leurs
dépendants , ça été fait » se souvient-t-il . Si aujourd’hui les élus peuvent reprendre ce même exercice, il
pense que le résultat sera positif. Des fils à retordre, dit le coordonnateur de la société civile au Nord Kivu, Thomas Aquin « une
grande campagne de sensibilisation par les medias ,les
notables locales aussi l’implication des leaders des FDLR qui prennent en otage leur dépendants car la finalité c’est le retour chez eux avec
ou sans appui du HCR » insiste
pendant qu’il donne aussi sa recommandation.
Plusieurs
observateurs indépendants et quelques éléments FDLR pourtant prêts pour
le retour, pensent que la sécurité n’est pas encore une garantie à 100% au
Rwanda. Ainsi un scepticisme règne encore sur le retour malgré l’optimisme du HCR
et de la CNR qui estiment que
l’enregistrement biométrique est la première étape permettant aux réfugiés de
quitter la vie difficile et vivre dignement dans leur pays
Norbert
Mwindulwa
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