lundi 18 juillet 2016

L’enregistrement biométrique des réfugiés rwandais, une nécessité absolue…


L’opération biométrique des refugiés Hutu Rwandais se trouvant en RDC, précisément au Nord Kivu a repris après une suspension de quelques mois. Elle a été suspendue sur l’injonction du gouvernement  central en Août dernier pourtant, elle devrait se clôturer en janvier encours. Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) lancent conjointement un plaidoyer pour la reprise de ces activités.

 

A peu près 200 milles réfugiés Hutus Rwandais seraient toujours  au Nord Kivu. A en croire  la CNR, le 16 juillet dernier, cette commission nationale pour les réfugiés avait lancé conjointement avec le HCR l’opération biométrique qui consiste à prendre en compte l’identité complète du refugié, y compris sa photo et son empreinte digitale pour éviter toute amalgame dans l’opération d’enregistrement. Mais cette opération s’est vite suspendue  en date du 16 juillet dernier sur ordre du conseil provincial de sécurité sur le motif  que les FDLR doivent être d’abord traqués, surtout qu’ils se camouflent dans ces réfugiés.

« Nous avons commencés la première phase d’enregistrement biométrique en début 2013 jusqu’en début 2014. Et nous avons enregistré109.997 réfugiés Rwandais », déclare

Lyegua Njewa, coordonnateur du CNR au  Nord Kivu qui soulève que cette opération devrait finir en 2016 après la 2eme phase dans laquelle les responsables de familles devraient se présenter avec ses dépendants.

La pression est exercée en l’encontre du HCR et de la CNR pour finaliser cette opération butée déjà par  des défis  sécuritaires. Lors de la réunion ministérielle  des pays de la région de grands lacs , le 02 octobre dernier  à Genève , il est ressortie  une décision selon laquelle, l’opération biométrique des réfugiés rwandais doit s’achever en cette année ,         2016  car Kigali  pour elle, en date du 31 décembre 2016 ,la clause de cessation de statut de réfugiés sera appliquée  a tout refugié rwandais qui ne sera pas rapatrié dans son Rwanda natal . Cette décision pousse en effet le HCR à rectifier sa stratégie d’intervention, selon Olivier Fanfan, le chef de bureau ; région Est du HCR : «on a commencé comme il se devait, cette dynamique sécuritaire  constitue un frein et estimons qu’il faillait améliorer la stratégie  de sensibilisation. Donc nous devons impliquer les élus provinciaux », souhaite-t-il.

 

Une opération pourtant complexe

Sans plus de promesses, le président de l’assemblée provinciale du Nord Kivu  fait mention d’une complexité de cette opération ; tout de même, il promet  de faire le nécessaire à son niveau, Jules Hakiwimwami dit: « nous devons en parler sans tabou avec le gouverneur  dans le comité provincial de sécurité» promet-il.

L’engin sécuritaire est complexe et demande plus de stratégies, c’est pourquoi le speaker de l’assemblée provinciale  souhaite l’implication des autres composantes  de la province  pour une mise en commun de quelques recommandations à adresser au gouvernement central. Ici le travail du gouvernement sera d’aider  la province à suspendre temporairement  l’opération de la traque afin que les élus provinciaux  sensibilisent les réfugiés au retour volontaire  dans le Rwanda, ajouter Jules Akizimwami. Pour autre élu provincial, couvert d’anonymat, il est difficile d’attendre ces réfugiés sans atteindre les FDLR. D’où, la nécessité  de les sensibiliser également mais aussi les chefs coutumiers, les églises et la société civile : « donc, il faut maitriser la cartographie », ajoute-t-il.

Selon la cartographie du HCR  sur la répartition   de réfugiés éligibles  à ce processus de rapatriement volontaire.  Ils ont concentrées dans quatre territoires notamment : au Nord Kivu où il y a 44 milles dont 8500  à Walikale, 7600 à Masisi, dans le Lubero et Ruchuru 6200 réfugiés. Cette campagne de sensibilisation  du HCR et de la CNR  s’adresse également  à tout acteur de s’impliquer  dans la sensibilisation car la plupart  de ces réfugiés se trouvent parmi les combattants  FDLR qui nécessite aussi une initiation au rapatriement volontaire  au Rwanda  par le programme DDRRR de la Monusco.

Plusieurs acteurs politiques  au Nord Kivu  sont confiant  quant à ce processus , c’est le cas  du député provincial Ushindi  Kyalondawa, élu  de Goma « en 2009, un groupe de députés a tenter de rencontrée les FDLR  et avaient demander aux FDLR de libérer leurs dépendants , ça été fait » se souvient-t-il . Si  aujourd’hui les élus  peuvent reprendre ce même exercice, il pense  que le résultat sera positif.  Des fils à retordre, dit  le coordonnateur de la société civile  au Nord Kivu, Thomas Aquin «  une grande  campagne  de sensibilisation par les medias ,les notables locales  aussi l’implication  des leaders des FDLR  qui prennent en otage  leur dépendants  car la finalité c’est le retour chez eux avec ou sans appui du HCR »  insiste pendant qu’il donne aussi sa recommandation.

Plusieurs observateurs  indépendants  et quelques éléments FDLR pourtant prêts pour le retour, pensent que la sécurité n’est pas encore une garantie à 100% au Rwanda. Ainsi un scepticisme règne encore sur le retour malgré l’optimisme du HCR et de la CNR  qui estiment que l’enregistrement biométrique est la première étape permettant aux réfugiés de quitter la vie difficile et vivre dignement dans  leur pays

 Norbert Mwindulwa

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