lundi 18 juillet 2016

Les conditions carcérales exigent une intervention rapide


L’état de délabrement très avancé de prison,  la surpopulation des détenus, le manque de l’électricité et de l’eau, la sous-alimentation et la male nutrition sévère de certains prisonniers ainsi que le monnayage des visites,  voilà quelques violations des droits de prisonniers  notées au sein des huit prisons au Nord Kivu. Les efforts des partenaires de la justice sont légions pour réhabiliter les prisons. Un autre défi majeur, l’insécurité aux alentours de ces prisons.  

                       

A en croire  la conclusion du rapport établi par les responsables  de la justice  au Nord Kivu lors d’une visite à la prison centrale de Munzenze de l’ambassadeur du Vatican auprès de la RDC, louis Mariano Montemayor accompagné par  le représentant du secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou Sambo, la prison de Munzenze est vraiment délabrée.  

Les prisons urbaines sont nombreuses à l’occurrence de la prison de Munzenze, Kangwayi à Beni et celle de Kakwangura à Butembo qui justement font face à une surpopulation par rapport à leur capacité d’accueil comme c’est le cas de Munzenze où il y a présentement environ 1800 prisonniers en lieu et place de 150. Ils sont entassés, 696 détenus pour une capacité de 120  dans la Kangwayi de Beni et 448 détenus pour une capacité d’accueil de 50 prisonniers  au sein de Kakwangura de Butembo.

 

Délabrement très avancé des…

La plupart de ces prisons datent de longtemps, d’où,  le manque des infrastructures adéquates et la sécurité, a précisé Berthe Shekanabo, la chef de division de la justice  en province du Nord Kivu: « les détenus dorment en dehors des cellules, à même le sol, c’est qui n’est pas  conforme aux normes des nations unies mais tout ça par manque de bâtiments, d’autres dorment dans les tentes », affirme-t-elle. Cette situation qualifiée pousse ce dernier à demander à sa hiérarchie d’ériger une clôture aux alentours des prisons pour leur permette d’identifier les mouvements qui se font autour de ces maisons carcérales.

 

La situation de prison les échappe…

Une autre autorité pénitentiaire qui a requis l’anonymat s’étonne de retrouver dans les prisons, des objets très dangereux qu’il ne connait même pas comment ils ont atterri à l’intérieur : «  j’ai toujours était surpris de retrouver des couteaux,  canif  dans la prison sans savoir qui l’a mené, quand et comment est-il entrée », se plaint-il. C’est pourquoi certains prisonniers prennent fuite car nos murs étant vétustes, ils sont démolis facilement.

Les conditions restent aussi inhumaines et les droits de détenus sont moins respectables. L’exemple le plus éloquent est celui de la prison de Munzenze où la situation carcérale est à présent très préoccupante. Les excréments sont partout, pas d’eau, pas d’électricité…

Patrick Mukendi, Directeur de la prison de Munzenze a également fait des plaidoyers  pour séparer les détenus civils de militaires, mais sans suite… « Il y a plusieurs dossiers introduits… sans oublier celui lié au non payement des agents commis à la prison», déclare-t-il.

Les ONG et autorités se liguent

Certes, plusieurs ONG internationales que nationales  portent assistance à ces prisons notamment la MONUSCO à travers son département d’appui à l’administration  pénitentiaire en réhabilitant des prisons dont celles du Nord-Kivu et de Walikale, dans le cadre de son programme a impact rapide  et la restauration de l’autorité de l’Etat, a fait savoir Maman Sidikou, lors de son allocution : «  la mission a construit des bâtiments plus sécurisés dans plusieurs territoires de la RDC, c’est le cas du Nord Kivu  où nous avons offert  des constructions répondant aux normes internationales dans le Walikale et Ruchuru ». La Monusco a financé également un projet agricole de 200 hectares dans le territoire de Ruchuru pour palier tant bien que mal au problème alimentaire  dans des prisons où la disette bat record.

Maman Sidikou reste sceptique. Il dit que les autorités de la RD Congo   sont conscientes de la situation et les plaidoyers vont bon train : « nous restons à l’écoute du ministère de la justice et verrons comment  consolider le partenariat pour améliorer la vie dans des prisons, je compte à la visite du nonce et de l’évêque  dans cette prison pour poursuivre les plaidoyers »  conclut-t-il.

    Norbert  Mwindulwa

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