mercredi 4 avril 2018

Rozenn Kalafulo, une journaliste professionnelle et ferme


Une journaliste compétente et brave dans son métier, Rozenn Kalafulo démontre à travers ses prestations qu’elle incarne  le sens de la parité dans la presse. Journaliste de formation, elle fait son travail avec passion et détermination. Rozenn ne cesse de s’attirer l’admiration  de ses collègues ainsi que l’estime de ses auditeurs. Flexible et solide, elle est l’une de rares femmes à occuper l’un des postes les plus convoités de la presse audiovisuelle.
« Mesdames et messieurs, bonjour et passons dès maintenant aux choses  sérieuses. Qu’est-ce que nous avons comme pistes d’informations ce matin ? On a combien d’invitations d’activités en ville  et que demande le citoyen lambda ce jour ? » Interroge Rozenn, ses journalistes subalternes dans la salle de rédaction de Pole Fm, ce 3 Avril 2018 lors  qu’elle dirige le conseil de rédaction de routine de cette radio que les auditeurs ont l’habitude d’appeler ‘’fréquence  des citoyens ordinaires’’. Rédactrice en chef à Pole Fm, une radio communautaire parrainée par Pole Institute à Goma, Rozenn Kalafulo Ngulwa, affectueusement connue sous le nom d’Henriette par ses collègues et ses auditeurs, a travaillé à différents  organes de presse de Goma dont la RTNC/Goma où elle avait passé quelques mois de stage de professionnalisation, la COMICO Fm, Mishapi Tv jusqu’à se stabiliser à  Pole Fm.  Courageuse, debout  et tenace, Rozenn ne se distingue  pas  de ses confrères journalistes hommes sur le terrain où elle s’empresse souvent à poser la première question et parfois des questions gênantes (taboues)  aux sources d’information.
Journaliste admirée
Rédactrice en chef et secrétaire de rédaction à Pole Fm, il y a 4 ans de cela, elle a été  reporter de terrain et présentatrice des journaux en français et en Swahili, mais vite, elle a occupé des postes de responsabilité suite à l’amélioration de sa performance, de sa détermination sur l’écriture radiophonique et la présentation des journaux en langues parlées. Une affirmation  faite  par son directeur, David du ciel Kalenda : « Elle a été engagée ici comme tous les autres reporters en février 2014, elle ne maitrisait pas présenter le journal en Swahili, mais en français elle était supère, tout juste quand elle venait de Mishapi Tv. C’est juste après que nous avions remarqué sa particularité dans la rédaction radiophonique. Pour nous, elle méritait, du coup, d’assumer ce poste »explique-t-il.  Il poursuit que son collègue s’est vite adaptée à l’espace de quelques mois et présente les journaux en swahili comme si, elle le faisait avant et cela sans aucune différence avec les autres. De fil en aiguille, Maeshe Baeni, fidèle auditeur de Pole Fm à Goma soutient qu’il admire la prestation  de cette journaliste «  Rozenn , quand elle  vous présente son journal ou amine un débat politique à la fréquence des oubliés, elle vous donne l’envie de continuer à suivre, car elle a une présence remarquée  au micro, qui m’accroche  et  reste maîtresse  du débat » et de poursuivre, elle arrache le micro à un invité quand il le faut et l’interpelle  que c’est une émission éducative, qui ne demande pas un débordement ‘’il faut du respect aux auditeurs’’ dit-elle, sans complexe.
Concernant son apparence physique, Rozenn est une femme au visage jovial et d’un teint noir. De taille équilibrée, elle aime s’habiller en pantalon jeans et à chausser des baskets donnant souvent l’impression d’un report de terrain. Cette caractéristique réhabilite pour elle la parité et le sang-froid avec lesquels cette femme des medias se présente toujours là où le travail l’appelle; malgré ses devoirs bureaucratiques. «  Rozenn aime faire d’une pierre deux coups. Elle adore faire le terrain et elle s’adapte vite  au nouvel environnement professionnel que ce soit à la rédaction ou au terrain. Elle sait aussi rassurer ses sources d’informations politiques que sociales par la façon dont elle rend les fruits  de ses recherches sur le terrain » révèle  Cyprien Lusenge, rédacteur en chef à Virunga Business Radio(VBR) et ancien rédacteur en chef de Rozenn à Mishapi Voice TV. Lors de notre entretien, Rozenn a soutenu qu’elle appréciait le travail des journalistes de Goma, des professionnels qui donnent le meilleur d’eux en travaillant dans des conditions très difficiles, marquée parfois par des tensions entre services de sécurité et journalistes, en cette période de crise politique en RDC. Elle s’inscrit en faux contre ceux qui pensent que ses collègues du Nord-Kivu monnaient l’information comme ceux d’ailleurs dans le pays. «  Nos consœurs et confrères du Nord-Kivu travaillent pour informer les citoyens ordinaires malgré qu’ils ont pour la plupart un salaire dérisoire, mais ils travaillent d’arrache-pied, chapeau bas à vous » félicite-t-elle et d’ajouter qu’ici, il n’y a pas la culture de donner  de l’argent à la presse comme à Kinshasa où des journalistes achètent des véhicules et des maisons  avec de l’argent donné par leur source. Par ailleurs ; elle fustige le fait de ne pas accéder aux sources d’informations  et là, elle est obligée d’utiliser des formules du genre « nos efforts n’ont pas abouti pour avoir l’autre version de fait » cela, me déchire  le cœur. Rozenn suggère  que  les sources d’information soient ouvertes aux medias « tous les medias ne courent pas derrière  l’argent des sources et ces sources le savent bien, mais  elles assimilent tout le monde aux quémandeurs ou flatteurs » se désole-t-elle.  Elle continue ensuite  qu’elle déteste les discriminations dans la société, surtout celles faites à l’encontre des femmes journalistes car elles ont des contacts professionnels avec les autorités et certaines gens leur prêtent des jugements infondés, qu’elles sont des femmes à craindre «  j’estime que les gens doivent faire le distinguons d’ une journaliste qui incarne sa profession et une journaliste mère ou épouse d’un homme, qu’ils ne nous jugent pas avant de nous approcher » conseille-t-elle. Diplômée en sciences de l’information et de la communication à l’Institut Facultaire des Sciences de l’information et de la communication de Kinshasa, IFASIC en sigle, depuis 2010, Rozenn Kalafulo  baigne dans le monde médiatique de Goma.
Jugée professionnelle et debout
la Rédatrice en cheffe Rozzen K.
 En 2010, après ses études à l’IFASIC, elle va être accueillie à la RTNC/Goma en qualité de stagiaire  par Laurent Nyangi afin de  marier la théorie à la  pratique «  je l’avais accueillie quand elle revenait de Kinshasa, j’ai senti vite qu’elle avait  ce don et ce n’était qu’une question d’encadrement  et du temps pour qu’elle fasse son nom et bien, elle l’a déjà fait et je n’ai jamais été  déçu  d’elle » se réjouit-t-il.  Laurent a  poursuivi  qu’elle était intelligente  et courageuse jusqu’à arracher son avenir. Rozenn est amoureuse de la presse depuis son jeune âge. Elle n’est pas journaliste par hasard : « Quand j’étais très jeune, mon enseignant de l’école secondaire à l’Institut Pilote de Kalima(IPK)  reportait des matchs de football en direct du  stade et j’adorais le suivre, c’est ce  que faisait Roger Monga » se souvient-t-elle. Lorsqu’il y a des fruits murs, ils deviennent  automatiquement  la cible des attaques, certains de ses collègues reprochent à la Rédactrice en chef, Rozenn, d’avoir un langage sec, mais aussi d’être orgueilleuse. A cet effet, elle pense qu’elle n’apprécie pas les hypocrites et quand on respecte et maitrise  son métier, certaines personnes  confondent cette assurance de soi à l’orgueil pourtant, je ne fais que suivre à la lettre  les principes de ma profession. Une profession si exigeante et dont la plupart ne maitrisent pas  les tenants et les aboutissants, car ils l’ont appris sur le tas.
                                                                                                                            Norbert Mwindulwa 

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