samedi 10 septembre 2016

Le mariage interculturel consolide la paix


Actuellement des jeunes se marient sans problèmes avec les ressortissantes d’autres ethnies. Ces couples scellés officiellement consolident les relations entre communautés au Nord-Kivu en proie à  des conflits tribaux.

« Je suis fier de  prendre comme épouse Masika Mireille car je l’aime tant », dit Jean-Paul Kalonda lors de son mariage célébré à la commune de Karisimbi. L’amour unit ce couple, bien que l’homme  et la femme ne soient pas de même tribu. Dans le passé, le mariage était en majorité contracté entre les personnes d’une même tribu, pour sauvegarder les liens et valeurs culturelles. Aujourd’hui, selon le registre de l’Etat civil, publié en juin dernier, environ 85%, de mariages enregistrés à la commune de Karisimbi sont contractés par des couples issus des différentes ethnies  du Congo et ceux de la région de grands lacs. « Je l’avais croisé au concert de Peace on Day en 2013 à l’aéroport de Goma, elle venait de son Rwanda natal, mais depuis lors,  on a jugé de fonder une heureuse famille avec nos deux filles comme bénédiction » se félicite Kambale Kisindo avec sourire aux lèvres, marié  légalement a Josiane Kamariza. Pour le préposé de l’Etat civil à la commune de Karisimbi, Maneno Butu, les mariages entre différents peuples renforcent la cohabitation  pacifique entre ces peuples et peut rétablir la confiance déjà transformée en méfiance. « Quand vous prenez comme épouse une femme de l’autre tribu, il est difficile de faire du mal à l’oncle de tes enfants car,  tes fils portes le même sang que la personne que vous voulez saigner, cela rétablir plus d’amours» déclare-t-il.

Moyen de consolider la paix

Pour Philippe Musanganya qui s’est décidé de prendre en mariage une femme de sa tribu pour ne pas perdre ses valeurs coutumières, « il est interdit depuis nos ancêtres de chercher une femme en dehors de sa tribu »dit-il. La Barza intercommunautaire du Nord-Kivu n’approuve pas cette acception et constante que les mariages unissant des jeunes différentes cultures   sont importants au Nord-Kivu caractérisé par des conflits en répétition. « Ces unions conjugales sont un moyen adéquat pour consolider  la paix dans notre province où la population s’entretue. C’est pour moi une réjouissance  car désormais si on tire sur l’autre, on tue son beau-frère… », Precise Fataki Luhindi, président du Barza.

Les églises encouragent également cette forme de mariage. Pour Thomas Tambwe, pasteur à l’église protestante CELPA, ressortissant du Sankuru et marié à une originaire du Maniema, il unit de plus en plus les peuples. Même dans l’église : « Jésus- christ  est mort sur la croix pour sauver toutes les nations y compris les habitants de Goma, alors qu’il était lui-même juif »déclare-t-il.

Finie la méfiance

Ces jours, les jeunes choisissent eux-mêmes leurs conjoints sans attendre la décision de leurs parents comme avant. « Mon ex-épouse que m’avais choisie mes parents me considérait plus frère que mari car nous étions d’un même village », regrette David Baheni, un sexagénaire remarié. « On se disputait souvent et je me suis rendu compte qu’il y avait pas d’amour entre nous », precise-t-il. Après le divorce avec son épouse, il s’est rendu compte qu’il avait été induit en erreur par ses parents. Aujourd’hui, il est devenu un grand-père avec une autre femme qui n’est pas de sa tribu. C’est ainsi que David  ne cesse de conseiller et encourager les jeunes du quartier Kasika qui veulent se marier avec ressortissants  d’autres provinces ou d’autres pays pour une harmonie dans le couple et un échange des cultures,  tout en soulignant que l’amour n’a pas de couleur. Lwanzo Antoine, marié depuis plus de cinq ans avec une femme de Mubi, dans le Walikale, affirme  qu’il est à l’aise dans sa vie conjugale. Non seulement parce qu’il parle le «  Kinyanga » mais adore leur façon d’accueillir les visiteurs qui est diffèrent de son Lubero natal.

Norbert Mwindulwa
 un nouveau couple des différentes tribus

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